Couverture de L'épée de l'ancillaire (poche).

Second tome des Chroniques du Radch, L’épée de l’ancillaire est la suite quasi directe de La justice de l’ancillaire qui, deux ans après une lecture ardue mais étonnante, occupait toujours un coin de ma tête. On y retrouve les choix grammaticaux du premier tome (tout est genré au féminin), son empire immense aux coutumes martiales (le Radch) et l’existence des ancillaires, des humains dont l’esprit a été “supprimé” pour servir de marionnettes aux IA qui contrôlent les vaisseaux spatiaux. Quant au protagoniste, c’est toujours Breq, dernier ancillaire d’un vaisseau détruit, cette fois-ci bombardé capitaine de flotte et chargé d’assurer la sécurité d’un système où va se dérouler l’essentiel de l’action. Sur place, Breq et son équipage vont être confrontés à une situation sociale complexe et à la présence d’un autre vaisseau radchaaï dirigé par une capitaine quelque peu ambivalente.

C’est une lecture dense qui demande un minimum de concentration pour ne pas perdre le fil. Il m’est arrivé plus d’une fois de remonter quelques lignes ou quelques pages pour mieux saisir une situation. Il suffit d’entendre parler de la nature complètement tordue de l’impératrice du Radch pour comprendre qu’il va parfois falloir s’accrocher pour arriver à suivre. Heureusement, ça vaut le coup. J’ai été frappé par l’attention portée par Ann Leckie aux diversités de cultures, de langues et de traditions susceptibles de cohabiter dans un espace donné (une planète, par exemple). Frappé également par la réflexion politique que l’autrice déploie à propos de la domination impériale et ses conséquences sur les peuples et les gens, qu’il s’agisse de nous décrire des situations de servage déguisé, de précarité entretenue ou de mépris colonial. Tout ça sans sacrifier l’intrigue, qui prend des allures d’enquête policière. Allez, je ne vais probablement pas attendre deux ans pour lire la suite, cette fois.

Titre original : Ancillary Sword / Sortie originale (anglais) : 2014 / Version française : 2016 (traduction : Patrick Marcel)