La troisième griffe de Dieu - couverture

En relisant ma chronique d’Emissaire des morts, premier tome de la série Andrea Cort, j’ai réalisé que j’avais omis de mentionner une notion importante : celle du malaise. La troisième griffe de Dieu m’a en effet rappelé avec insistance ce subtil mélange de dégoût, de tension et d’angoisse, qui en caractérisait certains passages. Ce second tome, composé cette fois d’un roman et d’une nouvelle qui pourrait en être l’épilogue, prend toujours place dans un univers de space-opera composé de multiples espèces, dans lequel les humains sont réunis en une espèce de Confédération instable apparenté à un enfer ultra-capitaliste. Andrea Cort, la protagoniste, est enquêtrice, plus spécialement Procureure du Corps Diplomatique, et extrêmement douée dans son métier. Elle est également haïe par des millions de personnes pour des actes pas totalement éclaircis commis dans son enfance. Cela lui donne un caractère peu enclin à la jovialité et à la chaleur humaine.

Dans cette histoire, suite chronologique des événements du premier livre, elle est invitée sur une planète indépendante dirigée par une famille richissime et, évidemment, l’arrivée sur place ne se déroule pas comme prévu. L’intrigue est une sorte de polar en huis-clos, dont le côté suffoquant est renforcé par la nature de l’arme utilisée pour commettre un meurtre particulièrement immonde (je pèse mes mots). Et franchement, c’est super réussi. Je ne dirais pas “agréable”, mais c’est prenant, on a furieusement envie d’avancer dans l’histoire et d’en savoir plus sur la situation. Les personnages sont variés et intéressants, à commencer évidemment par Andrea Cort, mais je m’en voudrais de négliger les Porrinyard qui l’accompagnent, dont l’identité de genre est pour le moins étonnante et qui ajoutent une bonne pincée de sel à cette série. En développant les éléments du premier tome, cette suite va plus loin en tous points, que ce soit dans l’écriture de ses personnages, mais aussi dans la laideur de l’univers qu’il nous donne à explorer. C’est très bien.

Sortie originale (anglais) : 2009 / Version française : 2021 (traduction : Benoît Domis)