Le chant du drille - couverture

Il y a trois ans, au début du premier confinement, plusieurs éditeurs (dont notamment Au diable vauvert) ont eu la bonne idée de rendre disponible gratuitement toute une série de romans sur lesquels je me suis jeté. Celui-ci, Le chant du Drille, traînait tristement au fond de ma liseuse depuis lors, mais je me suis enfin décidé à lui prêter attention.

Il s’agit d’un roman de science-fiction français au pitch assez classique, à base de colonisation de planète paradisiaque perturbée par un événement inattendu. Le scénario ne manque pourtant pas d’originalité. Sa principale attraction, ce sont ces fameux drilles : des petits humanoïdes placides, voire indifférents, remarquables par leur chant envoutant. Préalable indispensable à la colonisation de la planète, leur étude n’a pas révélé de signes d’intelligence. Pourtant, alors que les humains occupent les lieux depuis des décennies, les drilles s’installent soudain en masse dans les villages humains pour s’y laisser mourir lentement. Bon pour le moral ! C’est ainsi que Lodève, Inspectrice générale des Colonies, est envoyée sur place pour enquêter sur la situation et prendre les décisions qui s’imposent. Elle rencontre ainsi une série de personnages clés (intéressants et variés) afin de résoudre le mystère de ce comportement suicidaire.

Il s’agit donc d’une enquête. En fait, on imagine assez bien Andrea Cort, protagoniste du cycle du même nom par Adam-Troy Castro, mener l’enquête à la place de Lodève. Le Chant du Drille comporte toutefois quelques bizarreries, notamment au niveau de sa narration qui donne parfois l’impression que le texte a été sabré pour le rendre plus compact (il s’agit en effet d’un roman plutôt court). La progression dans le récit est donc parfois un peu brutale, mais pas jusqu’à rendre la lecture désagréable ou incompréhensible. Malgré cette étrangeté, c’est un roman très sympa qui a peu vieilli malgré ses trente ans passés. Son aspect enquête évoquera sans doute Andrea Cort à celles et ceux qui connaissent, mais d’autres se rappelleront peut-être de l’atmosphère des BD du Cycle d’Aldébaran (par Leo), dont les débuts sont contemporains à la sortie de ce roman et qui aborde certaines thématiques semblables.

Sortie (français) : 1992