Le guet des orphèvres - couverture

On ne présente plus le Disque-monde, l’univers de fantasy satirique auquel Terry Pratchett a donné vie à travers une bonne quarantaine de bouquins. J’essaye de mon côté d’en lire un de temps en temps, parce qu’en général ça me fait du bien. Pas vraiment dans l’ordre, plutôt en fonction des thèmes et des personnages que j’ai envie de rencontrer (le cycle étant composé de quelques romans indépendants et surtout de sous-séries avec leurs personnages récurrents). Cette fois-ci, j’ai eu envie de retourner voir le guet de nuit de la cité d’Ankh-Morpork. Je me suis donc procuré Le guet des orfèvres, pour y retrouver la petite troupe dirigée par le capitaine Sam Vimaire.

Il est ici question de retrouver une arme dévastatrice qui n’a rien à faire là et qui tombe évidemment en de mauvaises mains, tandis que Sam Vimaire voit approcher son mariage avec la richissime Dame Ramkin, sa fulgurante ascension sociale concomitante et, enfin, la retraite, avec une certaine appréhension. Quant au reste du guet de nuit, il s’organise comme il peut et intègre de nouvelles recrues aux origines et aux caractères variés. A propos des personnages, je me suis évidemment régalé en retrouvant le caporal Carotte et sa droiture qui n’a d’égale que sa naïveté, ou en découvrant l’agente Angua et son duo avec le chien Gaspode.

Quitte à me joindre à un concert de louanges déjà bien fourni, je dirai simplement que Terry Pratchett a réussi quelque chose de formidable avec son Disque-monde et que ce roman est un bon exemple pour prendre la mesure de l’exploit. Le guet des orfèvres est non seulement très divertissant en plus d’être drôle, il se lit aussi comme un super polar et donne matière à réflexion sur les dynamiques à l’œuvre en matière de pouvoir, d’oppressions (entre classes, communautés, institutions…) et de racisme systémique. C’est un livre sorti en 1993 qui, à quelques choix d’expressions près, aurait probablement pu sortir vingt ou trente ans plus tard. D’ailleurs, Laird Fumble, dans sa propre analyse, a bien résumé en quoi c’est un problème.

Titre original : _ Men at arms / Sortie originale (anglais) : 1993 / Version française : 2000 (traduction : _ Patrick Couton)