
Ce court roman de Ray Nayler, ancien diplomate américain, possède en gros deux facettes. Côté pile, Défense d’extinction est un récit de science-fiction dans laquelle Damira, une femme décédée qui a lutté toute sa vie pour la sauvegarde des éléphants, est réincarnée en mammouth, espèce fraîchement “dé-éteinte” qui vivote difficilement dans les plaines sibériennes. On reconnaît là l’univers du recueil de nouvelles Protectorats (qui m’avait bien plu) du même Ray Nayler, dans lequel on retrouve notamment la technologie de sauvegarde de l’esprit à l’œuvre ici. Côté face, c’est une charge contre le braconnage et ses ravages sur les populations d’éléphants et plus généralement contre l’exploitation des animaux sauvages. Forcément, ce n’est pas particulièrement marrant, mais ça percute et on sent bien que l’auteur avait besoin de l’écrire (ce qui lui a valu le prix Hugo de la meilleure novella).
Titre original : The Tusks of Extinction / Sortie originale (anglais) : 2024 / Version française : 2025 (traduction : L’épaule d’Orion)

Quand je suis tombé sur ce recueil de nouvelles de science-fiction de l’autrice française Céline Minard, je me suis dit “pourquoi pas ?”. Après tout j’ai bien aimé son western Faillir être flingué (je l’ai même prêté à ma grand-mère, qui par contre l’a détesté). Par contre, en écrivant ceci, je me rends compte que j’ai aussi passé un mauvais moment en lisant Le grand jeu et me suis ennuyé avec Bacchantes (je les avais oubliés, l’un comme l’autre). Le passif est donc mitigé. C’est ainsi plutôt logique que les nouvelles de ce Plasmas m’aient plutôt laissé de marbre ou dans l’incompréhension. La faute à un style très cérébral, qui exige une concentration que je n’étais probablement pas prêt à mettre. Dommage pour moi, car c’est un recueil plein de bonnes idées dont certaines histoires poussent parfois très loin l’inventivité (notamment en termes de formes que peut prendre l’humanité).
Sortie : 2021