Mort aux geais ! - Claire Duvivier

Mort aux geais ! Voilà un étrange nom. Sorti en fin d’année dernière, ce roman est la suite du Citadins de demain et il appartient à la double trilogie de La Tour de Garde. Pour rappel, nous y lisons parallèlement deux histoires : celle de la Capitale du Nord écrite par Claire Duvivier, et celle de la Capitale du Sud, écrite par Guillaume Chamanadjian. Cap au nord donc, pour y retrouver la cité de Dehaven et notre protagoniste Amalia. Mais avant cela, quelques considérations géo-historiques sur le cycle. Dehaven, d’abord. Cité-état du nord, colonialiste, tirant profit de son empire maritime et dirigée par une aristocratie austère qui exploite ses classes populaires, elle n’est pas sans rappeler des entités de culture protestante telles que les Pays-Bas du XVIIème siècle ou encore l’Empire britannique. A cette toile de fond s’ajoutent de sérieux troubles politiques et sociaux : les colonies n’entendent plus se laisser faire et les classes populaires s’organisent dans les faubourgs, donnant à l’ensemble un parfum mêlé de guerre et de révolution. En ce qui concerne Gemina, c’est un peu plus flou pour moi. Située au sud, politiquement morcelée et réputée pour sa bonne bouffe, elle peut rappeler des régions catholiques, par exemple les diverses principautés italiennes d’avant l’unification du pays, mais je crois que certains éléments m’échappent. Tout ça pour dire que Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian semblent avoir puisé dans l’histoire européenne au sens large pour construire leur univers et leurs histoires, sans pour autant concevoir un simple décalque historique agrémenté de magie. ...

10.06.2023

Citadins de demain - Claire Duvivier

C’est avec beaucoup d’impatience que j’ai entamé Citadins de demain, premier tome de la trilogie Capitale du Nord, écrit par Claire Duvivier. Ce premier opus se lit en parallèle du Sang de la cité, dont j’ai parlé ici-même, et qui entame lui la trilogie Capitale du Sud. Ensemble, ces deux séries composent l’étonnante saga de La tour de garde. Nous découvrons ici la cité de Dehaven, bien différente de sa cousine du sud Gemina. Peut-être est-ce dû à l’écriture limpide de Claire Duvivier, peut-être simplement à la conception de la ville elle-même : Cité-Etat commerciale, la richesse de Dehaven dépend de ses colonies insulaires. L’histoire se déroulant en parallèle du Sang de la cité, l’exercice de comparaison est inévitable. Dehaven semble ainsi plus ouverte sur le monde (dont elle tire profit) et davantage tournée vers l’avenir que Gemina. Plus austère, aussi. Leurs habitants, par contre, partagent une passion commune pour un jeu, la tour de garde, vague cousin des échecs. Enfin, les deux cités font face à des troubles sociaux et politiques qui mettent leur stabilité en péril. ...

08.05.2022