Pour aborder Le sens du vent, je vais procéder en deux étapes. La première : décrire le cycle de la Culture, écrit par l’auteur écossais Iain M. Banks, et la Culture elle-même. Composé de neuf romans et d’un recueil de nouvelles, on peut déjà commencer par dire qu’il s’agit de science-fiction. L’ensemble peut a priori (a priori parce que je n’en ai lu que sept à ce jour) se lire dans n’importe quel ordre, mais je suis personnellement très content d’avoir commencé il y a cinq ans par L’homme des jeux, qui correspond au premier tome en parution française. Chaque histoire est donc indépendante et ses personnages différents. Le contexte, par contre, ne change pas. C’est là que je tente d’expliquer ce qu’est la Culture : une civilisation humaine (au moins en partie) étendue à travers la galaxie, disposant de ressources illimitées (où le concept de pénurie n’est plus qu’un lointain souvenir), qui se définit comme anarchiste, pacifiste et hédoniste. Enfin, si les humains y sont innombrables, ils ont globalement laissé les rênes de leurs joyeux destins aux Mentaux, des IA qui dirigent leurs planètes, leurs vaisseaux et leurs stations orbitales, avec sagacité, humour et, parfois, mesquinerie. Or rien de tout cela n’est foncièrement un enjeu. Les romans du cycle veulent nous parler d’autre chose. Si la Culture nage dans la paix, l’opulence et le bonheur, on ne peut en effet pas en dire autant de toutes les civilisations extra-terrestres qu’elle côtoie et qui, parfois, tentent de s’y frotter. Ainsi, elle ne peut s’empêcher d’essayer de manipuler son environnement direct, pour son bien (évidemment). A cette fin, elle s’est dotée d’un service diplomatique, “Contact”, dans lequel se trouve un service plus obscur, les “Circonstances Spéciales”, acteur récurrent du cycle.
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