La Sonate Hydrogène - Iain M. Banks

Le dernier tome de la Culture est sorti en 2012, soit vingt-cinq ans après ses débuts et un an avant le décès prématuré de son auteur Iain M. Banks. J’ai picoré le cycle, dont les onze livres (dix romans et un recueil de nouvelles) peuvent se lire indépendamment les uns des autres, sur un peu moins d’une décennie. Et puis voilà. J’ai pris mon temps, mais me voilà au bout de ce space-opera d’espionnage à tendance anarchiste. On y retrouve la galaxie à laquelle nous sommes habitués : grouillante d’espèces et de civilisations qui se côtoient avec plus ou moins de bonheur. Parmi elles, la Culture, une vaste société aussi pacifique que puissante. Il y a déjà bien longtemps que sa direction a été laissée aux Mentaux, les intelligences artificielles des gigantesques vaisseaux et autres habitats spatiaux qui abritent l’essentiel de sa population. ...

21.06.2025

Trames - Iain M. Banks

Note du Noni de 2025 : j’ai remanié le début de ce billet paru initialement dans l’enthousiasme de la sortie de ChatGPT et qui a rapidement beaucoup trop mal vieilli à mon goût. Quand on s’attaque à Trames et qu’on le compare aux sept bouquins du cycle de la Culture parus auparavant, il y a quelque chose qui frappe d’emblée : son épaisseur. Mais avant d’aller plus loin, je vais me faciliter la vie en laissant à Wikipedia le soin d’expliquer ce qu’est la Culture : “La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain Banks au travers de ses romans et nouvelles de science-fiction. […] Il s’agit d’une société anarchiste : ni loi, ni hiérarchie, ni argent, ni propriété. Elle compte trente mille milliards de citoyens, mêlant dans une totale égalité humains, extraterrestres, drones et intelligences artificielles. La Culture est une société post-pénurie vivant une économie de l’abondance : ses techniques de pointe offrent une richesse matérielle pratiquement illimitée et le confort à tous, gratuitement, et elle a quasiment supprimé la notion de biens.” ...

29.01.2023

Le sens du vent - Iain M. Banks

Pour aborder Le sens du vent, je vais procéder en deux étapes. La première : décrire le cycle de la Culture, écrit par l’auteur écossais Iain M. Banks, et la Culture elle-même. Composé de neuf romans et d’un recueil de nouvelles, on peut déjà commencer par dire qu’il s’agit de science-fiction. L’ensemble peut a priori (a priori parce que je n’en ai lu que sept à ce jour) se lire dans n’importe quel ordre, mais je suis personnellement très content d’avoir commencé il y a cinq ans par L’homme des jeux, qui correspond au premier tome en parution française. Chaque histoire est donc indépendante et ses personnages différents. Le contexte, par contre, ne change pas. C’est là que je tente d’expliquer ce qu’est la Culture : une civilisation humaine (au moins en partie) étendue à travers la galaxie, disposant de ressources illimitées (où le concept de pénurie n’est plus qu’un lointain souvenir), qui se définit comme anarchiste, pacifiste et hédoniste. Enfin, si les humains y sont innombrables, ils ont globalement laissé les rênes de leurs joyeux destins aux Mentaux, des IA qui dirigent leurs planètes, leurs vaisseaux et leurs stations orbitales, avec sagacité, humour et, parfois, mesquinerie. Or rien de tout cela n’est foncièrement un enjeu. Les romans du cycle veulent nous parler d’autre chose. Si la Culture nage dans la paix, l’opulence et le bonheur, on ne peut en effet pas en dire autant de toutes les civilisations extra-terrestres qu’elle côtoie et qui, parfois, tentent de s’y frotter. Ainsi, elle ne peut s’empêcher d’essayer de manipuler son environnement direct, pour son bien (évidemment). A cette fin, elle s’est dotée d’un service diplomatique, “Contact”, dans lequel se trouve un service plus obscur, les “Circonstances Spéciales”, acteur récurrent du cycle. ...

18.12.2021