
Les Variations Sebastian - Emily St. John Mandel
J’ai découvert Emily St. John Mandel il y a deux ans, avec L’hôtel de verre. Ébloui par cette rencontre, j’ai par la suite enchaîné avec ses romans les plus anciens (Une nuit à Montréal et On ne joue pas avec la mort) avant de passer directement à Station Eleven, son best-seller sorti en 2014. J’en avais zappé un : Les Variations Sebastian, sorti en 2012. Il s’agit de son troisième roman, qui s’inscrit dans la foulée des deux premiers sur un certain nombre de points, à commencer par la fuite, l’abandon et le lien des adultes à leurs enfants. En fait, on pourrait voir ces trois livres comme autant de points de vue autour des mêmes thèmes. Cette fois, c’est essentiellement en Floride que se situe l’action, dans la petite ville de Sebastian en pleine récession (nous sommes dans la foulée de la crise de 2008) et soumise à la lente et inquiétante invasion d’animaux exotiques tels que des varans ou des pythons. Le titre original du roman, The Lola Quartet, attire l’attention sur les protagonistes plutôt que sur le lieu : les quatre anciens membres d’un groupe de jazz de lycée, que nous retrouvons une dizaine d’années plus tard, pour constater que la vie ne leur a pas fait de cadeaux. L’intrigue, bien ficelée, tourne principalement autour de la question suivante : qu’est devenue Anna, l’ado qui gravitait autour de groupe et qui a subitement fichu le camp après le bal de promo ? ...